La Maladie d'Alzheimer.

Comment la maladie d'Alzheimer amène-t-elle à une perte d'identité ?

I Les causes et conséquences de la maladie d’Alzheimer :



1°)
Les causes :



Il est difficile de déterminer la cause de nombreuses maladies chroniques, elle est souvent inconnue ou incertaine. Pour trouver une réponse, les scientifiques étudient donc les facteurs qui semblent liés au développement de la maladie. On distingue alors plusieurs facteurs : Les facteurs de risques, les facteurs aggravants et les facteurs protecteurs.

A°) Les facteurs de risques/aggravants :


Un facteur de risque signal un risque plus élevé de développer la maladie et déterminent la probabilité de la contracter, sans pour autant constituer une certitude. Ces facteurs sont propres à une personne ; mode de vie, son environnement et son hérédité. Certains facteurs de risque peuvent être modifiés comme la tension artérielle, alors que d’autre sont immuables comme la constitution génétique. Les scientifiques pensent que la maladie d’Alzheimer survient lorsque l’effet combiné de plusieurs facteurs de risques franchit un certain seuil, entravant alors les mécanismes naturel d’autoréparation du cerveau qui assurent normalement la santé des neurones.

Il existe des facteurs de risques avec une importance plus ou moins élevée :

- Premier facteur de risque : l’âge. Car en effet en vieillissant, les mécanisme naturels de réparation de l’organisme sont moins efficaces.

- Le sexe : Deux fois plus de femmes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Ceci est attribuable en grande partie aux changement hormonaux qui surviennent à la ménopause, particulièrement de l’œstrogène (hormone sexuelle).

- Le Diabète de type 2 : le glucose est moins bien assimilé dans le cerveau. Par ailleurs les enfants atteints de Diabète de type 1 risquent de développer la maladie d’Alzheimer à l’âge adulte.

- La santé mentale et le niveau d’éducation : Par exemple la dépression chronique et scolarité écourté augmentent les risques.

- La forme « héréditaire » ou « familiale » : Ce facteur touche 5% à 7% des personnes atteintes d’Alzheimer. Lorsque la forme familiale est détecté, on constate que sur les chromosomes 10 et 19, les gènes ApoE sont mit en évidence. Il contrôlent la production d’aliprotéine E et aident au transport du cholestérol et des autres graisses du sang vers les cellules. Il existe trois variantes du gène apoE (apoE2, apoE3 et apoE4), la variante apoE4 est associée à un risque accru de maladie d'Alzheimer.

- La consommation d’alcool abusive.

- Le cholestérol : Les personnes âgées de plus de 40 ans ayant un taux de cholestérol relativement élevé (au moins 240 mg par dl de sang) courent un risque de 66% de développer la maladie d’Alzheimer ou une démence vasculaire assimilée.

- L’hypertension artérielle : Une hypertension négligée provoque petit à petit des petites lésions au cerveau qui aboutissent à terme à une perte progressive de certaines fonctions, en particulier la mémoire et favorise la survenue de la maladie d’Alzheimer.

- Vivre seul : Qui provoque l’absence de stimulation intellectuelles.

- Inactivité physique : En effet l’exercice physique aide a conserver les capacités motrices, il donne une impression de sens, de but et améliore la santé cardiovasculaire, la circulation du sang.

- Une « mauvaise éducation » : Plus le niveau d’étude est élevée, moins le risque est important. Le fait d’avoir suivit des études constituerait au niveau du cerveau une « réserve cérébrale et cognitive » permettant de compenser partiellement des lésions et donc la survenue des symptômes.


B°) Les facteurs protecteurs :


A l’inverse des facteurs de risques et aggravants, les facteurs protecteurs peuvent éviter l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Parmi eux, on trouve :

- Vivre en couple : Présence de stimulations intellectuelles au quotidien.

- Avoir une activité sociale : Cela permet de stimuler les fonctions cognitives, parler, d’ébattre…

- Bricoler, jardiner : Ces activités permettent une réflexion, une planification.

- Une consommation régulière mais faible d’alcool : Contre le mauvais cholestérol.

- Adopter un régime équilibré et pratiquer une activité physique.




2°) Les conséquences de la maladie d’
Alzheimer :



La maladie d'Alzheimer est dite progressive et continue, et s’étend donc sur de longues années. Dans un premier temps, on distingue l'étape asymptomatique (sans signe apparent) qui passe inaperçue car elle ne s'accompagne d'aucun signe clinique manifeste. Cependant, des lésions caractéristique de la maladie se développe au niveau du cerveau. Ces lésions sont les plaques séniles.
On distingue ensuite l'étape dite pré malade qui peut durer de 3 à 4ans. Elle correspond à un déficit de mémoire qui peut être mis en évidence par des tests neuropsychologiques. Les autres fonctions intellectuelles sont globalement préservée et le ralentissement sur la vie quotidienne est inexistant ou peu important.
Par la suite, on diagnostique l'étape de la maladie avérée. Lors de cette étape, des troubles des fonctions supérieurs de plus en plus prononcés sont ajoutés aux trouble de la mémoire déjà existants.

Le malade perd progressivement son autonomie dans la vie quotidienne, a des problèmes à gérer des tâches (administratives, financières…), des difficultés à suivre une conversation avec plusieurs personnes. Puis il éprouve des difficultés à effectuer les gestes les plus simples (s'habiller, se laver, faire le ménage…). Tardivement, il devient dépendant pour tous les actes essentiels de la vie.


A°) Les signes cliniques ou symptômes :

Dans la maladie d'Alzheimer, on trouve des symptômes qui prennent du temps à se manifester. Comme on le sait aujourd'hui, les symptômes de cette maladie ne sont pas provoqués par le processus normal du vieillissement. Il s'agit d'une véritable maladie demandant un diagnostic et une prise en charge adéquat. Les symptômes de la maladie d'Alzheimer ne sont pas visibles et souvent minimisés. La famille, les amis et parfois même le médecin considère que ces problèmes sont la suite normal du veillisement.

Voici les principaux symptôme de la maldie d'Alzheimer :

- Pertes de mémoires qui nuisent aux activités quotidiennes ( oublier un rendez vous, un prénom, activités récentes.)
- Problèmes de language : Oubli de mots faciles ou les substituer pas d'autre mots qui rendront les phrases difficiles à comprendre.
- Désorientation dans l'espace et le temps : le malade se perd dans sa propre rue, ne sachant plus comment il s'est rendue là ni comment rentrer chez elle, ni même le jour ou l'année actuelle.
- Des objets égarés : rangement d'objets dans des endroits innapropriés ( fer à repasser dans le congelateur ou montre dans un sucrier.)
- Changement d'humeur et du comportement : Un individu atteint d'Alhzeimer peut changer d'humeur très rapidement : du calme aux pleurs et à la colère sans raisons apparentes.
- Pertes d'intérets : Malade qui devient très passif et qui aura besoin d'encouragements pour prendre part à une activité.

Les symptômes sont nombreux, et de plus en plus grave avec l'évolution de la maladie dans le temps.



B°) L'évolution de la maladie avec le temps :



Trois stades caractérisent l'évolution de la maladie d'Alzheimer avérée :

Le premier est appelé « stade léger ». Cette phase légère s'étend sur une période de deux à quatre ans. Elle est caractérisée par des troubles mnésiques et comportementaux. Parmi eux, les troubles de la mémoire récente ou épisodique et l'altération des autres capacités intellectuelles qui sont discrets mais visibles. Ils peuvent passer inaperçus surtout si l'entourage les attribue à tort au vieillissement naturel. Les symptômes de la stade légère peuvent parfois être confondus avec une dépression. Conscient de ses difficultés, le patient perd souvent l'intérêt pour des tâches habituelles.

Le deuxième est appelé « stade modéré ». Évoluant sur une période de deux à six ans, la phase modérée présente des caractéristiques bien spécifiques à celle de la maladie d'Alzheimer. La perte d'autonomie est significative et les troubles mnésiques et comportementaux s'aggravent. Contrairement au stade précédant, le patient nie ou sous-estime ses difficultés. Il perd ses repères spatiaux et temporels. La présence d'un tiers devient vite indispensable pour gérer le quotidien. En effet, le patient ne reconnaît plus les objets usuels. Par conséquent, son environnement devient une source d'accidents. La communication du patient se détériore peu à peu ( voir tableau explicatif ci-dessous). Il commence également à avoir des difficultés à reconnaître ses proches.

Le troisième est appelé « stade sévère ». la phase évolue sur deux à quatre ans. Elle est caractérisée par une très grave atteinte de la mémoire. Le phénomène de mémorisation est totalement altéré. En plus de souvenirs récents, le malade oublie également les événements survenus tout au long de sa vie. Le langage oral et écrit est dégradé de façon majeure, jusqu'au mutisme. La compréhension est quant à elle définitivement altérée. Les troubles physiques sont eux aussi très importants. Le patient a beaucoup de difficultés à se déplacer et tombe fréquemment. À ce stade, le maintient à domicile devient très compliqué pour l'entourage. Le déplacement en institution est alors quasiment obligatoire.


Ces trois stades résument complètement l'évolution de la maladie d'Alzheimer.

Cependant, on détecte un quatrième stade appelé « stade terminal ». cette phase dure en moyenne deux années. Le patient perd alors toute autonomie. Il ne peut plus communiquer ni se déplacer. L'évolution conduit irrémédiablement le malade vers un état grabataire. Grande fatigue, perte de poids et infections bronchiques entraînant le décès du patient huit à douze ans après le diagnostic de la maladie.


Voici une courbe représentant les différentes étapes de la maladie d'Alzheimer :



Au stade terminal, la perte de motricité conduit à un alitement permanent. Les troubles des conduites alimentaires et de déglutition conduisent à un état de malnutrition. On assiste alors à un amaigrissement important avec altération des défenses immunitaires favorisant les complications infectieuses souvent à l’origine du décès.


3°) La mémoire au sein de la maladie d'Alzheimer :



Dans la maladie d'Alzheimer, on parle très souvent de « trouble de la mémoire » mais la mémoire est un système complexe.

Tout d’abord, il y a plusieurs types de mémoires :

- La mémoire sensorielle conserve fidèlement mais très brièvement l'information apportée par les sens. Sa durée est si courte (de l'ordre de quelques centaines de millisecondes à une ou deux secondes) qu'elle est souvent considérée comme faisant partie du processus de perception. Elle n'en constitue pas moins un passage obligé pour le stockage dans la mémoire à court terme.

- La mémoire à court terme enregistre temporairement les événements qui s'enchaînent dans nos vies. C'est un visage croisé dans la rue ou un numéro de téléphone entendu qui se dissipera rapidement à tout jamais si on ne fait pas un effort conscient pour s'en rappeler. Sa capacité de stockage est limitée à environ 7 items et elle dure quelques dizaines de secondes seulement. Encore une fois ici, la mémoire à court terme est ce qui va permettre le stade de rétention suivant, la mémoire à long terme.

- La mémoire à long terme sert non seulement à emmagasiner tous les événements significatifs qui jalonnent notre existence, mais aussi à retenir le sens des mots et les habiletés manuelles apprises. Sa capacité semble illimitée et elle peut durer des jours, des mois, des années, voire toute une vie ! Toutefois, elle est loin d'être infaillible, elle déforme parfois les faits et sa fiabilité tend à
décroître avec l'âge.

Les troubles de la mémoires évoluent et augmente lors de l'évolution de la maladie. Par exemple, au stade léger, le type de mémoire concerné est la mémoire à court terme alors qu'au stade sévère, c'est la mémoire à long terme qui se détruit petit a petit.

Les malades d'Alzheimer conservent la mémoire implicite, mais leur mémoire explicite est touchée. La mémoire épisodique fait défaut, d'où une désorientation dans le temps et l'espace. Par exemple, le malade se perd dans son quartier ou oublie une date importante. La mémoire sémantique est elle aussi touchée. Le malade cherche ses mots, prend un mot pour un autre ou utilise fréquemment les mots « truc » et « machin ». les mots abstraits disparaissent souvent en premier.

Nous avons donc démontré dans cette partie les causes et les conséquence de la maladie. Mais les explications doivent se poursuivre afin de comprendre exactement le mécanisme de notre corps. Nous allons plus particulièrement nous intéresser sur le cerveau, l'organe maître de notre corps.